texte de mon interpellation sur « les grèves à la Stib »


Voici le texte de mon interpellation en Commission Infrastructure du 1er févier à Mme Brigitte Grouwels, ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée des Travaux publics et des Transports, concernant « les grèves à la STIB ».
Mme Viviane Teitelbaum.- Ce lundi encore, notre pays a connu un jour de grève générale nationale paralysant l’ensemble des transports. Ce n’est pas nouveau, puisque la fin de l’année 2011 a également été marquée par une action de grève à l’échelle du pays.
Outre les cortèges de manifestants et les piquets de grève qui ont empêché les automobilistes de circuler vers et dans la capitale, de nombreuses perturbations, aux conséquences diverses, se sont fait ressentir dans tout le pays. Ainsi les transports publics, étant également concernés par ces actions, de nombreux travailleurs, étudiants ou autres usagers des trains, trams, bus ou métros n’ont pu arriver à destination, faute de moyens de locomotion alternatifs.
La STIB a bien évidemment été touchée. Aucun véhicule n’est sorti du dépôt. Ce n’est pas la première fois que le réseau bruxellois est ainsi perturbé par des actions de grève puisqu’en un an, à savoir entre le début du mois de janvier et fin décembre 2011, ce ne sont pas moins de neuf actions qui ont été dénombrées au sein de la société bruxelloise de transports publics.
Ainsi, la STIB a connu des mouvements de grève les 11 janvier, 15 février, 4 mars, 5 septembre, 24 octobre et 12 novembre, ainsi que les 2, 5 et 22 décembre.
Si elles n’ont pas toutes la même ampleur, il n’en reste pas moins que ces grèves à répétition entraînent des perturbations sur le réseau et par conséquent des difficultés pour les voyageurs, qui se retrouvent ainsi pris en otages.
Selon le porte-parole de la STIB, la majorité de ces actions serait spontanées, localisées, et dues à des agressions subies par le personnel de la STIB. Sans vouloir évidemment remettre en cause le principe du droit de grève, il y a quand même lieu de s’interroger sur les causes et conséquences tant internes qu’externes de ces actions.
Le nombre d’actions de grève à la STIB en 20111 étant qualifié de « record », pourriez-vous nous indiquer la tendance par rapport aux années précédentes et aux autres sociétés de transport public actives en Belgique ?
Ces nombreuses actions sont motivées par des problèmes relatifs à des actes de violence. Un délégué syndical parlait récemment dans la presse de « sentiment d’insécurité latent ». Je comptais vous interroger sur le sujet, mais je ne m’y attarderai pas, puisque vous avez répondu à ce sujet dans le cadre de l’interpellation de Mme Jodogne et M. Pivin. J’insisterai cependant sur l’importance de cette préoccupation au sein du groupe MR.
Des mesures particulières ont-elles été prises pour éviter de trop grandes perturbations sur le réseau durant ces grèves ? Il semblerait qu’un accord ait été conclu en décembre par les partenaires sociaux pour renforcer les mécanismes de prévention des grèves sauvages en cas d’agression. Pouvez-vous nous en dire plus ? Dans les autres cas, qu’est-il prévu ? N’y aurait-il pas lieu d’instaurer un service minimum afin de ne pas prendre systématiquement en otage les usagers bruxellois ? Le gouvernement envisage-t-il cette piste ou mène-t-il une réflexion en ce sens ? Cela me semble – et je ne suis pas la seule à le penser – constituer une priorité.
Enfin, pourriez-vous nous indiquer le coût pour la STIB de ces différentes actions de grève, ainsi que le nombre total d’usagers touchés directement ou indirectement par l’ensemble des mouvements menés en 2011 ?
Je vous rappelle, ainsi qu’à la majorité, qu’il ne tient qu’à vous de soutenir la proposition d’ordonnance du groupe MR visant à instaurer un service minimum au profit des usagers de la STIB, lequel permettrait de résoudre au moins partiellement ce problème.

Dans sa réplique la ministre Grouwels a rappelé qu’il y a eu 12 et non 9 actions de grève en 2011, trois à quatre fois plus qu’en 2009 et 2010.
Que la tendance semble indiquer que le nombre de grèves à la STIB n’est pas supérieur à celui des autres sociétés de transport en Belgique et que ces actions collectives trouvent leur origine dans des motifs extérieurs à la STIB : action nationale ou actions consécutives à des agressions.
L’explication de ce constat réside dans les mécanismes de concertation et de prévention des conflits mis en place avec les organisations syndicales.
Il semblerait que les partenaires se concertent enfin sur la manière de sensibiliser le grand public à cette agression, sans nécessairement avoir recours à des actions pénalisantes pour ce dernier.
La volonté des partenaires sociaux semble vouloir limiter les conséquences désagréables d’une action collective sur la clientèle et prévoirait un qu’en cas d’action collective sans préavis, la continuité du service public doit être garantie pour permettre le retour des écoliers à leur domicile ou le transport des personnes handicapées pour des motifs impérieux.
À propos des voyageurs touchés, la ministre nous a déclaré que leur nombre maximum lors d’un jour de grève générale (c’est-à- dire lorsqu’aucun véhicule ne circule sur le réseau) peut être estimé à environ 475.000. Selon le caractère plus ou moins partiel du mouvement de grève, le nombre de voyageurs touchés peut diminuer.
A quoi j’ai réplique que :
Mme Viviane Teitelbaum.- Je ne suis pas réellement satisfaite de votre réponse. J’entends bien que, dans un souci extraordinaire de concertation on ne laissera pas en plan les enfants à l’école ni les personnes handicapées abandonnées au milieu de nulle part. Le contraire serait surréaliste.
Compte tenu de la problématique de la sécurité – et la plupart de ces actions y sont liées -, l’idée n’est évidemment pas de dire que l’on ne soutient pas le personnel de la STIB lorsqu’il réclame davantage de sécurité. Bien au contraire.
Cependant, alors qu’on évoque le fait que, progressivement, les transports publics devraient devenir une alternative de déplacement crédible tout en diminuant l’utilisation de la voiture, prendre en otage la population en l’empêchant, plusieurs fois par an, de se rendre sur son lieu de travail ou à l’école, me semble inadéquat et peu propice à décourager les gens de prendre leur voiture.
J’ai bien noté vos remarques concernant le coût. Il s’agit évidemment d’un facteur situé en amont du problème, puisque quand les citoyens ne peuvent pas se rendre sur leur lieu de travail, ils perdent des rentrées, tout comme les entreprises d’ailleurs. Il n’empêche que ce sont souvent les personnes au plus bas revenus qui sont pénalisées les premières. L’on ne peut omettre ce fait dans nos débats.
Je ne peux que vous répéter que, selon moi, la proposition de mes collègues sur le service minimum à intégrer dans les contrats de gestion devrait être envisagée ou du moins discutée. Je crois qu’il est important de ne pas faire marche arrière et de ne pas renoncer aussi facilement. Il n’y a pas véritablement d’autre conclusion à apporter à ce dossier à ce stade-ci.

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