Bloc-notes

Lutte contre le proxénétisme : à intensifier!

Entendre un proxénète parler du bien-être des femmes, c’est comme entendre Marine Le Pen sur la démocratie, ça fait mal aux oreilles! (re)voir l’émission « C’est pas tous les jours dimanche »

Pour lire l’étude réalisée par Claude Moniquet: « Traite des êtres humains, exploitation sexuelle et prostitution: le poids du crime organisé », à l’initiative du vrouwenraad et du cffb téléchargez dans son intégralité sur le site www.cffb.be: http://www.cffb.be/images/stories/downloads/archives2017/pdf/-%20Rapport%20AE%20Recherche%20PROSTITUTION-.pdf

En effet, selon Europol, le trafic d’êtres humains est l’une des principales activités du crime organisé mondial, juste après le trafic de drogue et la fraude. La mondialisation du trafic humain/prostitution est une entreprise très lucrative. D’innombrables femmes et enfants en sont victimes et l’impunité est largement répandue. Le réseau international fournissant le marché européen provient principalement d’Europe de l’Est, d’Asie et du Nigeria.

Par ailleurs, on estime qu’entre 700.000 et 2 millions de personnes seraient chaque année victimes de la traite des êtres humains en Europe et qu’environ 90% de ces victimes seraient trafiquées dans un but d’exploitation sexuelle.

85% des victimes sont des femmes, parfois très jeunes. Prises dans les griffes de proxénètes, chaque prostituée effectue 5 à 15 passes par jour. Parfois, elles travaillent 24 heures par jour, sont battues, droguées et ont peu ou pas de nourriture. Leurs conditions sanitaires et de logement sont extrêmement précaires. Par ailleurs, elles ne sont pas ou irrégulièrement payées. Les plus chanceuses restent en vie. Les prix sont extrêmement variables en fonction de la région, de l’âge et des prestations demandées. En Belgique par exemple, les prix peuvent s’échelonner de 15 à 20 euros pour un service minimal.

Face à des réseaux multinationaux, s’adaptant sans cesse aux conditions légales, jouant avec les frontières, la performance policière et judiciaire peine à s’adapter, même si elle s’améliore.

Selon les conclusions de l’étude , un certain courant de pensée se développe depuis plusieurs années défendant l’idée que la légalisation totale de la prostitution aurait pour effet de la transformer en activité économique « normale », d’assurer une meilleure protection légale et sanitaire des personnes prostituées et de briser les réseaux du crime organisé actifs dans ce domaine.

Rien n’indique que cette proposition soit exacte dans les faits. Bien au contraire: exemples grec, allemand et hollandais cités dans l’étude.

C’est bien pour cela que les Conseils des Femmes et Vrouwenraad réitèrent leur position : elles sont contre la légalisation de la prostitution. L’unique moyen pour lutter contre ce trafic humain est une répression accrue qui passe par la pénalisation de l’achat de services sexuels et l’instauration d’une politique sociale et volontariste d’accompagnement des personnes prostituées.

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