Il y a six ans, dès le 3 août 2014, les assassins de l’organisation Etat islamique ont commencé un génocide contre la communauté yézidie à Sinjar, dans le nord de l’Irak, et aujourd’hui nous nous souvenons.
Lors de la prise de Sinjar, le 3 août 2014, plus de 35 000 yézidi-e-s ont dû fuir dans les montagnes, sans eau ni nourriture, sous une chaleur pouvant aller jusqu’à 50 °C. Et sur les 550 000 yézidis irakiens, 400 000 ont été déplacés par les combats.
Souvenons-nous que le génocide perpétré par l’organisation EI a fait des milliers de morts parmi les yazidi.e.s et les autres minorités religieuses et ethniques telles que les communautés yézidies, chrétiennes (chaldéenne/syrienne/assyrienne, melkite et arménienne), turkmènes, chabaks, kaka’e, sabéennes-mandéennes, kurdes et chiites, de même que de nombreux Arabes et musulmans sunnites, cibles de Daesh.
La population Yézidie était plus particulièrement visée par ces atrocités..
Les hommes qui refusaient de se convertir à l’islam ont été massacrés et jetés dans des fosses communes. Les plus jeunes garçons enrôlés comme enfants soldats. On estime que près de 7 000 femmes et filles yézidies, dont certaines dès l’âge de 9 ans, ont été réduites à l’esclavage et transférées de force en Irak et dans l’est de la Syrie. Mariages forcés, violées encore et encore, revendues par les djihadistes, comme de la marchandise une fois les combattants lassés. Quand elles témoignent de leur souffrance, de leur épreuve douloureuse, le courage de ces survivantes nous émeut à chaque fois.
Ces crimes et atrocités ont été reconnus comme un génocide par les Nations Unies en 2016.
Des centaines de milliers de Yézidi.e.s vivent actuellement dans des camps de personnes déplacées et vivent dans des conditions difficiles, alors qu’il est temps que ces personnes soient autorisées à rentrer en toute sécurité chez elles afin de se reconstruire et de reconstruire leurs communautés. En effet à Sinjar la situation est catastrophique tant sur le plan des infrastructures, de la santé, que de l’emploi et de la sécurité. Les frappes aériennes turques à Sinjar ont constitué une violation flagrante de la souveraineté irakienne et une attaque scandaleuse contre les habitant.e.s de Sinjar qui tentaient de revenir et de se reconstruire après le génocide. Comme le rappelle l’ONG de défense des droits des Yézidis, Free Yezidi Foundation (FYF) dans un communiqué « Le traumatisme collectif et individuel auquel sont confrontés presque tous les Yézidis dans les camps de déplacés internes est accablant. (…)La santé mentale et le soutien psychosocial sont parfois mal interprétés comme moins tangibles et donc moins importants que la construction de maisons, de routes et la fourniture d’électricité et d’eau. Mais le traitement des traumatismes est absolument essentiel après des atrocités à grande échelle comme le génocide contre les Yézidis »
Soutenons les Yézidi.e.s dans leurs aspirations de liberté et de paix ; le temps presse.
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