Rififi écolo au FNRS

L’Ecolo, chevalier blanc, ministre Nollet applique les méthodes qu’il critique.

bucella
Fabrizio Bucella

Dans le Soir de ce jour, on peut lire un article très intéressant sur l’éviction de Fabrizio Bucella en tant que commissaire délégué du gouvernement au FNRS, depuis 2003. Une fonction, dit le journaliste, qu’il exerçait sans incident et sans conflit. Et une éviction éminemment politicienne à la sauce… écolo.

Depuis sa nomination par Françoise Dupuis, socialiste comme lui, Fabrizio Bucella n’avait pas été renié par la ministre Simonet CDH. Pas davantage par le ministre Nollet à la mi-2009. Cela ne m’étonne pas. Depuis 2006, je siège avec Fabrizio Bucella au Conseil communal d’Ixelles, au Conseil de Police et à Brutélé, où il est mon vice-président. Dans cette intercommunale, nous formons un tandem depuis juillet 2007. Nous ne nous connaissions pas, j’ai été séduite par son sens de l’éthique, sa connaissance des dossiers, sa loyauté et son engagement. A deux, nous avons bravé quelques tempêtes au sein de cette intercommunale bi-régionale. C’est sans doute cette loyauté vis-à-vis de l’institution dans laquelle il siège et son sens de la justice et de l’éthique qui lui valent aujourd’hui une éviction comme commissaire au FNRS.

Pas possible ?  Comment pas possible ? Mais si. Le Ministre a dit « out! ». Quel ministre ? Jean-Marc Nollet, écolo, Mr Propre, bonne gouvernance, éthique et tout le blabla ! Ce n’est pas parce qu’on critique sur les plateaux télé, les méthodes « Van Cau » ou le style Daerden, qu’on n’a pas une approche bien à soi de la gouvernance publique. Pourquoi? Petit rappel.

Fin novembre, la diffusion dans la presse de la lettre de Fabrizio Bucella au Ministre Nollet, révèle l’affaire des cartes de crédit qui agite l’institution. Un audit commandé par la nouvelle direction du FNRS met en évidence des frais peu ou mal justifiés. Dans le Soir, F. Bucella explique «l’ampleur des sommes qui posent problème est tel que je ne peux que signaler les faits au ministre. C’est mon rôle et on aurait pu me reprocher de ne pas l’avoir fait. Je n’écris qu’au ministre et j’affirme que je n’ai transmis ce courrier à personne d’autre qu’à lui et au FNRS ». C’est bien du Bucella.

Fin décembre, deuxième problème, explique le journaliste F. Sourmois : les personnels scientifiques des universités grognent sur la réforme de l’évaluation des projets du FNRS. Parmi les griefs, le recours excessif aux experts étrangers, mais surtout une « méthode à l’emporte-pièce ». Les scientifiques, avec des syndicats,  saisissent le commissaire du gouvernement, qui, tout en s’abstenant de prendre parti sur le fond de la réforme, fait droit à l’absence illégale de concertation formelle. Et notifie au FNRS, comme la loi l’y autorise, un recours suspensif. Pour ne pas créer le chaos et plonger les chercheurs dans l’incertitude, il porte le recours sur 2011 : en 2010, on appliquera donc le nouveau système, mais en devant organiser cette concertation.

Et aujourd’hui, le ministre Nollet, annonce l’arrivée à la fonction de …. (vous ne devinerez jamais, car Ecolo vous avait toujours juré qu’il ne politisait pas les dossiers, non?!)…Marie-Carmen Bex, chef de cabinet adjointe de J-M Nollet,  en charge de la cellule recherche.

Vous avez bien lu: Fabrizio Bucella fait son boulot comme il faut. Cela ne plait pas. On le remplace.

Quel message envoie-t-on ainsi, se demande le commissaire remballé ? « Quand un commissaire fait son boulot et exerce son droit de contrôle, on le pousse dehors. Les organismes d’intérêt public vont vite retenir la leçon », dit-il encore dans le Soir.

Voici donc une belle interprétation de la gouvernance publique des institutions publiques ou parapubliques, car si l’on dégomme les commissaires qui font des recours basés sur le droit et les faits, autant se demander à quoi ils servent ? Ben, peut-être qu’avec Ecolo, comme avec d’autres (socialistes) wallons : juste à distribuer des jetons de présence ? Car si tout le monde peut faire une erreur, ce qui est le plus énervant, c’est que les erreurs soient instaurées en système. Dans le cas de la sanction de l’Ixellois Fabrizio Bucella, – sans doute le seul commissaire bénévole (ni salaire, ni jeton, ni même remboursement des frais de déplacements) -, mais aussi dans le mode de remplacement,  les Ecolos rejoignent le « système » en place. Cela explique peut-être beaucoup de choses…. Sur la constitution des gouvernements en tout cas ! Qu’en pensez-vous ?

2 thoughts on “Rififi écolo au FNRS

  1. Croire Écolo champion de l’éthique? Mon œil! Des vrais intolérants sous une prétendue couche démocratique.

  2. C’est la deuxième fois, aujourd’hui, que le Soir épingle les écolos . Ce matin c’était avec la ministre bruxelloise de l’environnement Evelyne Huytebroeck, et maintenant avec Mr Nollet . Quelle tristesse qu’un parti comme ça, qui à la base , était plein d’idéaux , se conduise pire que la plus grande des crapules …

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