Pourim toujours d’actualité ?
Pourim nous apprend, entre autres, comment en modifiant sa conduite, le peuple juif a pu combattre le Mal et transformer ainsi le cours de son Histoire. Par son courage la Reine Esther a combattu la haine d’Hamman et ainsi renversé le sort.
Si on analyse l’Histoire librement d’un point du vue plus citoyen, on pourrait aisément dire que Pourim est une leçon sur le combat contre l’antisémitisme, sur l’intégration et la solidarité et sur la signification du vêtement.
Hamman le persécuteur, le fourbe, représente l’antisémtisme constant à travers les siècles et la Reine Esther le courage puisqu’elle intervient au péril de sa vie. A Pourim l’obscurité est transformée en lumière. Il ne s’agit plus seulement de soumettre le Mal et de l’anéantir comme dans les autres exils, mais de le transformer en Bien.
La relation reste directe avec l’enseignement et la transmission puisque également ici le judaïsme exige à Pourim : « Zakhor, « souviens-toi et transmets ». Transmettre pour pouvoir combattre. Et resister à cet antisémitisme aux multiples visages et toujours présent malheureusement.
L’intégration, puisque les Juifs de Perse sont intégrés à leur nation et trouvent leur salut dans une intervention humaine qui renforce leur présence dans leur pays d’accueil. Ces événements débouchent alors sur la demande Mardochée ( l’oncle de la Reine Esther) qui ne fait aucune demande religieuse mais intercède plutôt afin que l’on procède à des dons aux démunis et que l’on fasse des échanges de colis alimentaires…
La démarche des déguisements de Pourim feraient écho à la confusion des sens, comme pour indiquer que l’on ne sait plus qui est qui. Ainsi, pour la bible accepter de se déguiser à Pourim, c’est d’une certaine façon accepter, dans la joie, de changer, d’essayer de transformer le Mal – qui est en nous – en Bien. Soit.
Mais si l’on transpose cela à aujourd’hui on peut dire avant tout que l’on met en avant la variété et les couleurs, qui nous permettent de prendre conscience de la diversité, de la richesse et de la complexité de la nature humaine.
Le vêtement, c’est donc l’habit qui nous caractérise, c’est l’élément extérieur qui reflète notre personnalité et notre façon d’être. Et donc je ne peux m’empêcher de réfléchir au foulard, au voile, qui est l’étendard politique des salafistes, qui tout en se référant aux principes d’égalité, imposent aux femmes de vivre selon un code qui fait d’elles des mineures sur le plan juridique, des femmes soumises renonçant à toute perspective d’égalité. Et donc ce voile, ce vêtement qui n’est pas un simple morceau de tissu, fait partie intégrante d’un projet de société qui limite les droits démocratiques – et pas seulement ceux de la femme. Il est l’exigence d’une minorité qui cherche à couper des membres de leur communauté des sociétés dans lesquelles ils vivent et on cherché à s’intégrer. On voit donc qu’il est finalement facile de détourner la richesse et la complexité de nos sociétés pour dresser des murs et abolir la personnalité au nom d’une doctrine.
On est loin de ces fêtards de Pourim en costume et de la tradition du livre d’Esther, mais je n’ai pu m’empêcher d’y penser et j’ai voulu partager cette réflexion sur nos valeurs démocratiques avec vous…
Hag Pourim Sameah!