journée pour le droit des femmes au Parlement de la cocof…

8-mars-cocofQuelques réponses aux mouvements associatifs venus présenter leurs revendications au parlement de la cocof en cette journée internationale du droit des femmes…

Voilà plusieurs jours, que nous sommes plusieurs à être interviewées : êtes vous féministe ? Pourquoi ? Quels sont encore les combats à mener ? Si certains médias semblent découvrir périodiquement la question de l’égalité hommes/femmes je peux vous rassurez en tant que présidente du comité d’avis de la Cocof que le Parlement bruxellois se penche régulièrement sur les problèmes qui sont au cœur de vos demandes. Hier d’ailleurs nous avons adopté les recommandations concernant la formation professionnelle et c’est ma collègue, Mme Schepmans qui en parlera.

Quelques minutes ne peuvent suffire pour répondre à vos nombreuses questions légitimes. Laissez-moi donc vous donner quelques éléments au nom du groupe MR.
17 ans après Pékin, nous avons fait beaucoup de progrès, mais pourtant l’égalité on y est pas. Et donc le combat doit continuer car on ne peut pas aller trop loin dans l’égalité. On ne peut pas être un peu égal, à moitié égal, ou trop égal – soit on l’est, soit pas et pour l’instant on ne l’est pas !

Concrètement, quelques points concernant les violences : outre les agressions physiques, il faut aussi s’attaquer aux violences psychologiques et verbales, les menaces et les intimidations, les mariages forcés, les mutilations génitales, les violences économiques ainsi que les violences sexuelles. Nous avons toujours pris position à ce sujet de manière ferme et déterminée. Différents textes de loi existent, nous en avons cosigné certains. Malheureusement cela ne suffit pas, il faut continuer car même les non « féministes » ont certainement envie qu’il soit illégal qu’on nous tape dessus ! Et donc il faut aussi soutenir les demande en terme de formation, elles sont essentielles.
Concrètement il faut que la lutte contre les violences conjugales et intra familiales soit une priorité en particulier pour les pouvoirs publics. Car ces violences perturbent le fonctionnement des cellules familiales et l’éducation des enfants, lesquels devenus adultes, qui risquent dès lors de perpétuer ces comportements.
De plus, ces violences empêchent souvent les victimes d’exercer pleinement leurs droits citoyens, tels le droit de travailler, de disposer de ressources propres, de circuler librement, de s’exprimer. Ils ont dès lors des conséquences dangereuses sur le fonctionnement de notre système démocratique.

Concernant la déconstruction des stéréotypes à réaliser, il faut s’attaquer à l’éducation, à la formation des enseignants, où il faut une intégration de la perspective de genre depuis l’accueil des bébés jusqu’à la formation continuée des adultes. Au niveau de la communication dans l’espace public nous sommes d’avis que le critère de non discrimination sur base du sexe doit être appliqué dans la même mesure et de la même manière que ceux sur base de l’origine sociale ou éthique.
Oui, il faut des données chiffrées et oui les ministres viennent devant les comités pour des bilans de politiques, mais il faut un gender budgetting et certains pays européens le font plus systématiquement que nous. On pourrait s’en inspirer.
Enfin, concernant les communes non proxénètes, ce thème est débattu au sein de notre formation politique. Si à titre plus personnel je rejoins les visions plus féministes et égalitaires sur ce point également, nous n’avons pas encore – comme d’ autres formations d’ailleurs, pris position au sein du MR. Par contre je pense que le parlement de la cocof devrait se saisir de cette thématique et organiser des auditions afin de nous aider à avancer dans nos réflexions et pourquoi pas aboutir à intégrer la prostitution dans la définition de la violence telle qu’elle est définie aujourd’hui. C’est ma position personnelle en tout cas et je sais qu’au sein de la police par exemple, c’est un souhait également.
De manière globale, que ce soit en ce qui concerne la précarité, les violences, la santé, la sécurité dans l’espace public, il reste de nombreux chantiers auxquels nous sommes désireux de participer pour améliorer la condition des femmes mais aussi l’égalité entre les hommes et les femmes.

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