Encore une fois un excellent texte de Claude Demelenne, qui ose l’indépendance intellectuelle avec brio et n’a pas peur d’aller à contre-courant! Un texte qui vaut la peine d’être lu. Je vous invite donc à le faire aussi sur mon blog!
Le pèlerinage libanais du petit Hitler iranien, Mahmoud Ahmadinejad, donne froid dans le dos. Venu apporter son soutien à l’organisation terroriste du Hezbollah, Ahmadinejad ne s’est pas contenté de rester à Beyrouth. Il s’est rendu à Bint Jbeïl, une localité du Sud Liban, fief du Hezbollah chiite, située à quatre kilomètres seulement de la frontière avec Israël. Acclamé par la foule fanatisée des partisans du Hezbollah, Ahmadinejad a réaffirmé que la disparition d’Israël était inéluctable. « Le monde doit savoir que les sionistes sont mortels. Les sionistes vont disparaître », a déclaré le président antisémite iranien, qui promet régulièrement d’effacer l’Etat israélien de la carte.
Cette visite aux portes d’Israël est évidemment une provocation. Les dirigeants libanais pro-occidentaux ont d’ailleurs reproché à Ahmadinejad de traiter le Liban comme « une base iranienne en Méditerranée ». Une base qui menace directement la vie des Israéliens : le Hezbollah (parti de Dieu) a constitué, grâce à l’Iran et la complicité de la Syrie, un impressionnant arsenal de missiles de tous types, capables d’atteindre Tel-Aviv. Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, dans une vidéo enregistrée, a rendu hommage à Ahmadinejad, pendant que la foule hurlait « Mort à Israël ! ».
Le show d’Ahmadinejad rappelle que l’Etat d’Israël vit sous la menace permanente des intégristes islamistes qui n’ont qu’une ambition : jeter les Juifs à la mer. « Ils doivent retourner d’où ils sont venus, dans leurs pays d’origine », a déclaré Mahmoud Ahmadinejad.
Plus que jamais, les progressistes européens doivent soutenir, non pas la politique du gouvernement israélien – contestable, en bien des aspects, et d’ailleurs contestée par de nombreux Israéliens, au sein du seul Etat démocratique de la région – mais la cause de l’Etat d’Israël, cible des fanatiques islamistes. Il faut tout faire, comme l’a rappelé hier, le représentant des Etats-Unis au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, pour créer un environnement propice aux pourparlers de paix qui se déroulent actuellement avec l’Autorité palestinienne. Les Palestiniens ont droit à un Etat, bien sûr. Mais il serait suicidaire, pour Israël, de baisser sa garde face aux fanatiques antisémites du Hamas, du Hezbollah et de leurs protecteurs iraniens.
La popularité du petit Hitler iranien, Mahmoud Ahmadinejad, au sein d’une minorité de jeunes européens d’origine maghrébine, et dans une partie de la gauche dite « radicale », est inquiétante. En Belgique également, la banalisation du Hamas et du Hezbollah fait des ravages. Un parlementaire socialiste, Jamal Ikazban, a signé une pétition demandant le retrait du Hamas de la liste européenne des organisations terroristes. Des fans de « l’humoriste » raciste et antisémite, Dieudonné, proche de Mahmoud Ahmadinejad (son dernier spectacle s’intitule « Mahmoud », en hommage au dictateur), paradent sur le campus de l’ULB et inondent la Toile de textes haineux. Dans l’un de ceux-ci, le porte-parole officieux de Dieudonné à Bruxelles, Olivier Mukuna, écrit : « Les intégristes du lobby pro-israélien belge doivent être mis hors d’état de nuire ». Une prose qui, vraiment, donne froid dans le dos.
Par clientélisme électoral, une partie de la gauche rechigne à afficher un soutien trop explicite à Israël. Au moment où Mahmoud Ahmadinejad multiplie les provocations et surarme les miliciens islamistes aux portes d’Israël, cette frilosité d’une partie de la gauche est particulièrement choquante. On attend de Monsieur Philippe Moureaux et de ses amis, non pas qu’ils défilent aux côtés des partisans du Hamas et du Hezbollah, comme ils l’ont fait, le petit doigt sur la couture du pantalon, lors de la manifestation bruxelloise « pour Gaza », du 11 janvier 2009, mais qu’ils refusent l’intolérable : la mise en cause de l’existence d’Israël, la remontée de l’antisémitisme, la libération de la parole anti-juive, sommairement maquillée, dans les rangs d’une certaine gauche, en un discours antisioniste d’opérette.
La gauche doit défendre la juste cause palestinienne, qui n’est pas celle du Hamas, du Hezbollah et d’Ahmadinejad. Elle doit aussi défendre la juste cause d’Israël. Ne laissons pas les fanatiques islamistes et leurs alliés exporter leur haine. Ne laissons pas l’antisémitisme se banaliser, chez nous, en Belgique. Comme l’écrit Viviane Teitelbaum, « l’antisémitisme est un baromètre de la démocratie. Quand la société se développe harmonieusement, l’antisémitisme régresse. Quand la démocratie décline, l’antisémitisme renaît » (*)
Claude DEMELENNE,
journaliste
(*) Salomon, vous êtes Juif ? L’antisémitisme en Belgique, du Moyen-Age à Internet, éd.Luc Pire, 2008
bien que nuancée, cette opinion n’est pas équivoque.
je m’empresse de la diffuser