UN « CORTEGE DE LA HONTE » ATTIRE L’ATTENTION SUR LES VIOLS
Tous les jours 100 femmes sont violées en Belgique : la pétition et les témoignages doivent assurer une meilleure approche.
Sous l’intitulé « aujourd’hui 100 femmes sont encore violées dans notre pays », le Conseil des Femmes Francophones de Belgique et le Vrouwenraad ont organisé, ce lundi 25 novembre, une manifestation gare Centrale de Bruxelles pour attirer l’attention sur ce problème.
Les organisations souhaitent recueillir plus de signatures et davantage de témoignages sur les viols pour améliorer tant l’approche au niveau de la Justice, de la police, du gouvernement et de l’aide aux victimes.
Seule 1 victime sur 10 dépose plainte.
En Belgique, 10 viols environ sont enregistrés par jour, mais le nombre réel est dix fois plus élevé. Un grand nombre de violences sexuelles ne sont pas transmises aux services de police parce que le tabou autour de ce problème social persiste et chaque année, des milliers de victimes survivent dans l’indifférence.
La campagne est lancée, les femmes ne doivent plus se taire!
Le Conseil des Femmes Francophones de Belgique et le Vrouwenraad veulent rompre ce silence. « Les victimes devraient obtenir aide et support, tandis que les auteurs doivent être condamnés. C’est encore trop rare et c’est pourquoi nous voulons initier un changement de mentalité autour du viol » ont déclaré Viviane Teitelbaum, Présidente du Conseil des Femmes Francophones de Belgique et Magda De Meyer, Présidente du Vrouwenraad. La campagne « paroles contre viol » » veut sensibiliser tant le pouvoir judiciaire, que la police, que le service d’aide aux victimes, mais aussi les femmes elles-mêmes. C’est pourquoi elles appellent les victimes à témoigner et à déposer plainte auprès de la police.
Le 25 novembre, un «défilé de la honte et du silence a lancé la campagne.
Habillées d’un sweatshirt blanc à capuchon, portant les silhouettes des 100 victimes du jour, elles ont démontré dans une chorégraphie symbolique de Charlotte Vanden Eynde, qu’elles voulaient sortir du non-dit et accuser formellement leurs agresseurs.
Le cortège s’est ensuite rendu devant le Palais de Justice pour y reprendre la même chorégraphie, signifiant: sortez du silence, et rejoignez la campagne!
Dès aujourd’hui, les femmes violées ou victimes de violences sexuelles peuvent témoigner anonymement de leur vécu sur le site internet www.parolescontreviol.be.
Toutes celles et ceux qui le souhaitent peuvent également signer la pétition via le site.
« Il est essentiel de donner aux femmes la possibilité de témoigner de leur vécu dans l’anonymat le plus complet et en même temps leur permettre de contextualiser leur histoire » a déclaré Viviane Teitelbaum. « Il faut créer les conditions afin qu’elles osent parler sans honte et sans se sentir coupable. L’absence totale de statistiques officielles et le manque de données empêchent toute politique efficace. Il est temps que cela change ».
Le 8 mars 2014, à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes, le Conseil des Femmes Francophones de Belgique et le Vrouwenraad iront porter la pétition et les témoignages aux ministres concernés.
A propos du Conseil des Femmes Francophones et du Vrouwenraad
Ce sont les organisations coupoles représentant des associations de femmes travaillant à l’égalité femmes – hommes au sein de notre société. De nombreuses associations avec des engagements très divers y sont présentes. Elles se battent pour l’égalité, quels que soient l’âge, l’origine, l’orientation sexuelle, ou la religion. Leurs missions: l’information, la concertation, le dialogue et in fine, faire pression.
Cela doit cesser! Honte sur le violeur, pas sur la victime!
Une tribune de témoignages (anonymes) est disponible sur www.parolescontreviol.be
C’est là aussi que la pétition peut encore être signée en ligne pour réveiller toutes les consciences et sensibiliser enfin le monde politique.