Bloc-notes

Hommage aux victimes de la Shoah et aux Justes de Belgique

L’antisémitisme en Belgique, je dis non !

La cérémonie annuelle d’hommage aux Juifs de Belgique assassinés et aux Justes qui en sauvèrent, aura lieu ce dimanche 5 septembre à 17 heures, à Bruxelles au Croisement des rues des Tanneurs et des Brigittines.

Cet évènement qui est organisé chaque année par l’Association pour la Mémoire de la Shoah (AMS) à l’occasion de la Libération de Bruxelles les 3 et 4 septembre 1944, se tiendra au coin des rues des Tanneurs et des Brigittines, dans les Marolles, ce quartier populaire où habitaient avant-guerre les Juifs récemment immigrés et où eurent lieu les rafles et les déportations.

La cérémonie de cette année est consacrée à la lutte contre l’antisémitisme en Belgique. Elle a pour titre générique « L’antisémitisme en Belgique, je dis non ! »

Pour commencer, les noms des 1767 Justes de Belgique seront lus par des hommes et des femmes politiques.

Les Justes sont ces citoyens qui, au péril de leurs vies, sauvèrent des Juifs menacés de mort. L’AMS regrette que ces héros discrets, exemples de générosité, de fraternité et d’humanité, n’aient pas encore reçu l’hommage officiel qu’ils méritent. L’AMS souhaite qu’ils soient reconnus comme Justes par les autorités belges.

Philippe Close (PS, Bourgmestre de la Ville de Bruxelles),  Didier Gosuin (DEFI, Bourgmestre d’Auderghem) ont annoncé leur participation.
L’AMS invite tous responsables politiques désireux de participer à cette lecture commune à se signaler par courriel à l’adresse ams@restitution.be

Arielle Potasznik, rescapée du génocide nazi, témoignera de son histoire et de celle de ses parents Juifs résistants.

Les intervenantes et intervenants exprimeront leur opposition à l’antisémitisme en Belgique (Viviane Teitelbaum, députée bruxelloise MR) ;  à l’antisémitisme chez les jeunes (Joana Peczenik, co-présidente de l’Union des étudiants Juifs de Belgique) ;  à l’antisémitisme musulman (Sam Touzani, écrivain et acteur), à l’antisémitisme des antisionistes (Joël Kotek, ULB et CCLJ), à l’antisémitisme en Flandre et particulièrement à Zedelgem (Yves Louis, président du Groep Herinnering,-Mémoire), à l’antisémitisme de gauche(Nadia Meziane, Lignes de Crêtes). La ministre de l’enseignement supérieur Madame Valérie Glatigny (MR), abordera la formation des enseignants à l’enseignement de l’histoire de la Shoah en Belgique. Pour l’AMS Eric Picard introduira et Marcel Zalc, président, fera la conclusion.
André Reinitz dirigera la chorale Kol Tov et Luc Kreisman récitera les prières traditionnelles juives.

J’ai accepté d’être associée à cet événement, car comme le dit l’AMS, en 2021, il faut à nouveau rappeler vigoureusement la nécessité de lutter contre toutes les formes d’antisémitisme en Belgique et en décrire l’état actuel. Alors que les Juifs y ont été visés par des actes terroristes et que leurs rassemblements comme leurs institutions doivent être protégés par les forces de l’ordre et par l’armée, l’existence de l’antisémitisme est souvent minimisée, banalisée ou niée, et cette négation est elle-même déniée, parfois avec les mots de l’antiracisme. Malgré les appels des organisations juives, le Parlement bruxellois a refusé d’inscrire la lutte contre l’antisémitisme en titre de ses Assises contre le racisme.

Le variant 2021 de l’antisémitisme en Belgique est sournois et virulent.

Les élèves de notre pays n’ont généralement qu’une image très caricaturale et lacunaire de la Shoah en Belgique. Cela favorise les amalgames antisémites. Les enquêtes montrent que de nombreux élèves tiennent des propos antisémites.

L’Association pour la Mémoire de la Shoah considère essentiel que soit désormais dispensé à tous les élèves un enseignement de la Shoah en Belgique, sans cacher qu’il s’est initié sur le territoire du pays, avec la complicité d’administrations de l’état et la passivité, le silence sinon l’enthousiasme raciste de nombreux habitants. Je rajouterais, car la Belgique a sauvé plus de 5,000 enfants juifs cachés et les a ainsi soustraits à la barbarie nazie. Elle a aidé des milliers d’adultes à rester dans la clandestinité. Mais la Belgique a aussi, à travers ses rouages économiques et politiques, participé à l’arrestation d’une population civile, à la spoliation d’une communauté entière. Spoliée de tous ses biens, afin d’en faire une cible fragilisée, facile à déporter. Spoliée pour mieux la détruire.

Cet enseignement doit en permettre de nous retrouver dans une lecture commune des événements de la Deuxième Guerre mondiale. Cela demande une détermination, du temps pédagogique et une formation des enseignants.

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