En réponse à certaines questions qui me sont posées sur le conflit du MO..
En réponse à certaines questions qui me sont posées et à l’actualité et les débats sur les murs Facebook:
Soyons clairs : je pense que chaque mort est dramatique. Et que chaque mort suite à un conflit est une mort de trop, inacceptable. Chaque enfant ou adulte tué est un drame, ici, là bas, ailleurs. Sur la plage de Gaza, en Syrie, en Israël, au Congo, en Turquie, en Ukraine, en Tchétchénie, partout… un mort = un mort… de trop.
Maintenant si vous parlez des responsabilités, elles ne sont jamais à charge de l’un, innocent, contre l’autre, coupable. On n’est pas dans un film : « les bons contre les mauvais »! Le faire croire est dangereux.
Je pense qu’il faut AUSSI parler des milliers de Palestiniens tués par les Syriens ou par le Hamas lui-même qui s’en sert comme boucliers humains ! De cela, qui en parle ? Personne! Cette focalisation sur Israël, ce parti pris, cette indignation sélective démontre ce qui se joue réellement: une lecture où le coupable, c’est le Juif ou le Juif des Nations, Israël.
Didier Lapeyronnie, professeur de sociologie à l’université Paris-Sorbonne le souligne, et c’est à méditer : « La focalisation sur les événements du Proche-Orient vient du fait que les gens sont antisémites, pas l’inverse ».
Comme vous, je pense qu’un missile tiré sur une population civile, qu’il y ait ou non des morts, est dramatique et condamnable. C’est le but en soi qui est condamnable, pas le nombre de victimes. Heureusement que les Israéliens sont bien protégés. Ne le pensez-vous pas? Préféreriez-vous quelques morts? Pour faire « bonne » mesure? Oui, Israël répond aux tirs de missiles sur sa population civile et ne pas le faire serait un suicide irresponsable. Ensuite, l’engrenage de la guerre est malheureusement ce qu’il est, comme partout. Alors si vous me demandez de condamner unilatéralement Israël et ses ripostes, vous vous êtes trompé d’adresse.
Dans ce conflit comme dans toute guerre, la solution doit être négociée politiquement. Désinformer en désignant les uns comme coupables et les autres comme innocents mène à une importation inacceptable du conflit en France, en Belgique et ailleurs en Europe. Je n’y participerai pas. Je condamne cette importation et me bats pour l’empêcher, surtout dans nos médias et parmi nos hommes et femmes politiques. Je crois à une solution négociée où deux Etats peuvent et doivent vivre en paix. Et ce n’est pas parce qu’on soutient le droit aux Palestiniens de le faire qu’on peut confisquer la cause pour inciter à la haine et appeler aux meurtres de Juifs. Ce n’est pas parce que les Palestiniens ont droit à un Etat, qu’Israël n’a plus le droit de vivre en paix.
Il me semble qu’aujourd’hui sur la planète terre on peut épouser toutes les causes, tous les combats, toutes les hypothèses, mais on ne peut pas être pro-israélien ou sioniste sans subir les pires commentaires, des insultes, des menaces. Je sais de quoi je parle. Et à Toulouse ou Bruxelles, cela a mené au pire.
Je rajouterais que nous vivons en Belgique, que nous votons en Belgique, que pour certain-e-s nous sommes élu-e-s en Belgique. Et que si on s’exprime librement sur tout ce qui se passe dans le monde, il faut raison garder, et ne pas penser que nous sommes dans les rues de Gaza à Paris, Bruxelles, Anvers ou Amsterdam. Ni intifada, ni pogroms dans les rues d’Europe !
Sortir les éléments un à un, hors contexte, c’est participer à la désinformation et inciter à la haine de l’autre, désigné comme seul responsable; c’est mettre en danger nos valeurs démocratiques, et un jour ou l’autre, on en paye le prix, toutes et tous. J’appelle à la raison tout ceux qui l’ont perdue et se taisent face à la furie qui déverse sa haine dans nos rues : souvenez-vous…