Monsieur le Bourgmestre, allez-vous murmurer à l’oreille des racistes, homophobes et antisémites ou allons-nous rire ensemble ?
Le carnaval d’Alost s’inscrit dans une longue histoire et tradition: rire et se moquer du pouvoir, inverser les rôles sociaux et faire du burlesque à l’envi. Personne n’a quoi que ce soit à y redire, et certainement pas moi. Je l’ai souvent dit #jesuischarlie, on peut se moquer de toutes les représentations du pouvoir y compris des religions, de toutes les religions, y compris de la religion juive. Je m’en réjouis.
Ce qui, l’année dernière, et plusieurs fois avant cela, a posé problème, ce n’est pas de rire de la religion juive ou même des Juifs ( on peut voir et revoir Rabbi Jacob sans se lasser) mais de caricaturer les Juifs à travers des clichés et des préjugés tels que les nazis en produisaient. Ce ne sont pas les déguisements qui nous ont choqués, c’est l’imagerie antisémite : ce sont les nez crochus, les clichés liés à l’argent ou les rats, une référence antisémite nazie qui rappelle les heures noires de l’Europe.
L’humour juif, c’est faire rire avec une histoire qui a un double sens et qu’on ne comprend qu’à moitié, disait Popeck. Pourquoi ne pas essayer ?
Monsieur le Bourgmestre, lors du Carnaval, que les Alostois plaisantent, rigolent, s’amusent et ironisent. Qu’ils narguent, se moquent, raillent. On rira avec vous. Oui, monsieur le Bourgmestre, on peut rire de tout.
Encore faut-il savoir pourquoi.
Encore faut-il savoir comment.
Les provocations et les émulations sont toujours bienvenues, elles font débat, elles font partie de la liberté d’expression.
Les excès racistes, homophobes, antisémites ni seraient ni compris, ni acceptables.
Monsieur le Bourgmestre, allez-vous murmurer à l’oreille des racistes, homophobes et antisémites ou allons-nous rire ensemble ?