Bloc-notes

STIB : comportements sexistes et culture d’entreprise archaïque

COMMUNIQUE DE PRESSE
stib
Aujourd’hui j’ai interpellé le Ministre en commission du parlement bruxellois au sujet de la culture d’entreprise de la STIB et sur la place des femmes au sein de l’organisme, qui est l’un des plus gros employeurs publics de Bruxelles.
Voici le communiqué du groupe MR
La députée libérale a constaté que les femmes sont presque absentes du personnel de la STIB, que ce soit pour les positions à haute responsabilité mais également pour les postes opérationnels de terrain. Viviane Teitelbaum a rappelé par exemple, qu’il y a quelques années, l’objectif était d’atteindre 15% de conductrices en 2015 et que malheureusement, force était de constater que nous étions loin du compte aujourd’hui…

Selon la députée, « il semblerait que la STIB souffre de comportements et d’attitudes misogynes de la part de certains de ses employés qui renvoient l’image d’une culture d’entreprise sexiste et archaïque, renforcée par l’acceptation et la banalisation d’attitudes contraires au respect du principe d’égalité entre les femmes et les hommes ». Viviane Teitelbaum prend l’exemple de certains hommes qui refusent de saluer les collègues femmes ou même de prendre un véhicule qui a été conduit par une femme. D’autres refusent d’être managés par une femme. Enfin, certains refusent que leur dossier soit traité par une femme.

Le Ministre a expliqué que la STIB connaissait en la matière « une évolution dans le bon sens » mais a reconnu qu’aujourd’hui les inégalités demeuraient. Il a par ailleurs souligné qu’un plan stratégique et opérationnel serait bientôt mis en place mais a précisé que le nombre de plaintes déposées pour de tels agissements par les femmes étaient peu élevés.

Viviane Teitelbaum a regretté, d’une part, les propos vulgaires et bornés du PTB qui, de plus, discréditent les propos des femmes se plaignant de tels comportements en les qualifiant de « foutaises » et, d’autre part, le manque de solutions concrètes apportées par le Ministre.

Pour lire le texte complet de mon interpellation:

Monsieur le Ministre,
Si la STIB est toujours le plus gros employeur de Bruxelles, les femmes sont presque absentes de son personnel, que ce soit pour les positions à fortes responsabilité mais également aux postes opérationnels de terrain. Il y a quelques années, l’objectif était d’atteindre 15% de conductrices en 2015. Malheureusement, force est de constater que nous sommes loin du compte aujourd’hui et qu’il nous faut constater que les pistes explorées sont peut-être les mauvaises ou, à tout le moins, insuffisantes.
Quand je vous ai interrogé à ce sujets lors de la législature 2004-2009, vous disiez que la STIB attribuait ce déséquilibre à l’image véhiculée du métier de conduct-eur/rice.
Malheureusement, ceci n’explique pas le déséquilibre à d’autres niveaux dans des fonctions plus adminitratives au sein de la STIB et il serait temps aujourd’hui de chercher la source du problème ailleurs.
En effet, il semblerait que la STIB souffre de comportements et d’attitudes mysogines de la part de certains de ses employés qui renvoient l’image d’une culture d’entreprise sexiste et archaïque, renforcée par l’acceptation et la banalisation d’attitudes contraires au respect du principe d’égalité entre les femmes et les hommes.
Il semblerait, par exemple, que certains hommes refusent de saluer les collègues femmes ou même de prendre un véhicule qui a été conduit par une femme. D’autres refusent d’être managé par une femme. D’autres encore refusent que leur dossier soit traité par une femme.
Monsieur le Ministre je voudrais vous poser les questions suivantres :
– Avez-vous eu vent de tels agissements ?
– Que fait la STIB face à de tels comportements ?
– Dans quels lieux, sites de travail ou services ces agissements sont-ils constatés ?
– Quelle est leur fréquence depuis votre entrée en fonction ? Observe-t-on une évolution par rapport à 2014 et par rapport aux législatures précédentes ? Le cas échéant, avez-vous évalué les raisons de cette évolution ?
– La STIB a-t-elle fait une évaluation de sa culture d’entreprise en ce qui concerne l’égalité hommes-femmes ? Le cas échéant, quel en est le résultat ? Et quelles mesures en découlent ?
– Existe-t-il un outil (indicateur, enquête…) permettant d’évaluer comment les femmes se sentent dans l’entreprise et/ou décrivent la culture d’entreprise de la STIB ?
Par ailleurs, vu les différents témoignages que j’ai pu recueillir, et qui créent un réel malaise dans différents centres et dépôts, il serait utile de réagir et d’agir. Je voudrais dès lors vous poser également les questions suivantes :
– La STIB peut-elle citer les mesures et actions concrètes par lesquelles elle démontre qu’elle ne tolère pas les propos et comportements qui portent atteinte au principe de l’égalité entre les hommes et les femmes ?
– La STIB conseille-t-ellle les femmes dans ce domaine ? Ou leur recommande-t-elle aux travailleuses de s’accommoder de cette situation?
– Le cas échéant de quelle manière leur propose-t-on de réagir ? Leur parole est-elle entendue au même titre que celle de leurs collaborateurs masculins ?
– Les travailleuses de la STIB sont-elles invitées à participer aux différents groupes de travail et aux projets mis en place dans l’entreprise ? Ces groupes sont-ils composés paritairement d’hommes et de femmes ? Sinon, quelle en est la raison ?

Lors d’une question d’actualité de mon collègue Boris Dilliès en séance plénière du 4 décembre 2015, sur la radicalisation au sein de la STIB vous avez répondu que c’était le reflet de la démographie.
Si certains agissements radicaux ont permis aux niveaux ad hoc de prendre les mesures qui ont conduit au renvoi de certains agents, ne pensez-vous pas qu’il faudra agir en amont afin de ne pas permettre d’aboutir à cette radicalisation extrême qui mène au terrorisme, comme c’était le cas d’Abdeslam Salah qui a travaillé au dépôt STIB d’Ixelles.
Quelles mesures pour promouvoir le respect, l’égalité femmes-hommes et la mixité dans les équipes de la STIB avez-vous prise récemment pour répondre à cette problématique, trop importante pour qu’elle soit ignorée.
Le deuxième volet de cette interpellation concerne le second plan diversité 2012-2016 qui a pour ambition de « répondre aux exigences légales en faveur de la diversité, et d’être avant tout un levier pour faire progresser l’égalité des chances, la non-discrimination et ses valeurs d’ouverture d’esprit, de tolérance et de respect mutuel » au sein de l’entreprise.
Dans ce cadre, un Conseil de la diversité a été créé avec une trentaine de travailleurs, dont l’âge, le genre, l’ancienneté, la fonction, le statut, l’origine ou la langue varie. Le Conseil de la Diversité est chargé du suivi de la mise en œuvre des initiatives déclinées dans le plan de la diversité. Il est également consulté pour émettre des recommandations sur des sujets d’actualité qui touchent à la diversité au sein de la STIB.
Monsieur le ministre, au vu de ce qui précède et même si les notions de diversité et d’égalité sont deux choses différentes, dans la mesure où les femmes ne constituent pas une minorité, je voudrais vous interroger sur ce Conseil.
– Ce conseil est-il paritaire ?
– Si non, quelle en est la raison ? Depuis sa création, combien d’avis et de recommandations ont été émis afin d’améliorer les conditions de travail d’une part des minorités, des personnes avec handicap et d’autres part des femmes au sein de la STIB ?
– Etant donné qu’il n’existe pas un plan « Egalité » en tant que tel, d’autres points du plan diversité sont-ils dédiés à la situation des femmes au sein de la STIB ? Le cas échéant, lesquels ? Une évaluation de ce plan est-il à l’agenda ?
– Au vu de la radicalisation dans différentes structures publiques comptez-vous tenir compte de ces éléments pour modifier ce Conseil ou lors du plan diversité à venir puisque l’actuel prend fin en 2016.
Je vous remercie pour vos réponses

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