« Mieux accompagner les chômeurs »
St. Bo.
Mis en ligne le 16/12/2009 sur le site de LLB http://www.lalibre.be/actu/bruxelles/article/549750/mieux-accompagner-les-chomeurs.html
Quatre députés MR ont déposé une proposition de résolution. Son objectif ? Réformer l’accompagnement des demandeurs d’emploi.
La Région bruxelloise comptait en 2008, selon le rapport annuel statistique du service régional de l’emploi Actiris, 92 114 demandeurs d’emploi inoccupés (DEI). Plus particulièrement, le taux de chômage des jeunes bruxellois atteint 31,7 %, contre 18,3 % pour l’Union européenne. Par ailleurs, la proportion de demandeurs d’emploi faiblement qualifiés est très élevée à Bruxelles : 32,9 % des DEI bruxellois ont maximum un diplôme du secondaire et 32,5 % se retrouvent dans la catégorie « Autres études » (essentiellement titulaires de diplômes obtenus à l’étranger et non reconnus en Belgique).
« Une formule moderne et responsable d’accompagnement des demandeurs d’emploi, organisée par les Régions, compléterait efficacement les mesures de soutien à l’activité économique », plaident les députés MR Michel Colson, Viviane Teitelbaum, Françoise Schepmans et Serge de Patoul. Les quatre parlementaires bruxellois ont donc déposé une proposition de résolution visant à réformer l’accompagnement des demandeurs d’emploi (DE). Objectif ? « Il s’agit de demander au gouvernement de poursuivre la réforme d’Actiris et de son réseau de partenaires afin d’informer tous les DE dans le mois qui suit leur inscription, de les orienter vers la démarche et l’opérateur qui convient le mieux à leur situation personnelle, de clarifier le rôle de ces opérateurs, de proposer d’intégrer cette démarche dans un contrat, signé sur base volontaire, et d’organiser un suivi de l’exécution de ce contrat », expose Michel Colson.
Certes, la Région bruxelloise propose déjà à ses DE de signer un Contrat de projet professionnel (CPP) (NdlR : l’accord de gouvernement prévoit d’ailleurs de rendre le CPP obligatoire pour les jeunes de moins de 25 ans, dans un premier temps), mais « le gouvernement manque de réalisme, car tous les DE n’ont pas besoin du même type d’accompagnement », relève Michel Colson. Par ailleurs, « le dernier rapport d’Actiris mentionne que 11 054 DEI ont signé un CPP, soit 12 % du nombre total de DEI. De plus, en 2008, 19 478 DEI ont eu un entretien de suivi dans le cadre d’un CPP, soit 21 % des DEI. Cela signifie donc que 79 % des DEI bruxellois ne bénéficient pas d’un suivi régulier dans leur quête d’un travail », souligne Viviane Teitelbaum.
Les quatre élus MR proposent donc d’instaurer, outre le CPP (destiné aux DE qui souhaitent recevoir l’aide d’un conseiller pour définir son projet professionnel et établir un plan d’action pour le réaliser, en jouissant d’un accompagnement personnalisé), deux autres types de contrats : l’un, le « Contrat de recherche d’emploi » (CRE), destiné aux DE autonomes; et l’autre, le « Contrat d’accompagnement » (CA), pour les DE faiblement qualifiés ou fragilisés qui nécessitent un accompagnement personnalisé. Les CPP et CRE seraient gérés au sein des antennes Actiris tandis que les CA seraient dispensés par les Missions locales et autres partenaires d’Actiris.
Dans leur proposition de résolution, les quatre députés MR proposent encore de réformer le dispositif d’insertion socio-professionnelle, en regroupant tous les opérateurs locaux en une « Maison de l’emploi et de la formation » par commune, là où ce n’est pas encore concrétisé, afin de réaliser des économies des échelles. Enfin, ils souhaitent redéfinir les rôles de chaque acteur de l’emploi : les partenaires d’Actiris se centreraient sur des missions d’accompagnement des DE qui ont besoin d’un accompagnement spécifique; les antennes d’Actiris auraient vocation à accueillir les DE autonomes dans un « Espace ressources d’emploi » et suivre l’exécution des contrats tandis que le siège d’Actiris s’orienterait vers les tâches administratives.