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Pas d’Eros Center en vue à Bruxelles!


p-20050406-009cxl_00rwtj_0Ce mercredi 4 mai en commission des affaires sociales de la commission communautaire commune, j’ai interpellé Madame Evelyne Huytebroeck, Membre du Collège Réuni, compétente pour la politique d’aide aux personnes, les finances, le budget et les relations extérieures concernant « l’étude sur la problématique de la prostitution à Bruxelles et le suivi qui en a été donné ».

La prostitution en région bruxelloise concerne environ 5000 personnes. Même si c’est un dossier difficile et que les positions varient entre les abolitionnistes et les règlementaristes, nous pouvons être d’accord sur différents points. Comme par exemple que le choix de cette activité n’est librement consenti que pour une infime minorité et que le choix s’opère le plus souvent pour des raisons économiques ; Que ce n’est pas un métier comme un autre, et que le corps n’est pas une marchandise. La prostitution est quasi toujours liée aux violences, à l’utilisation de drogues (et pour les prostituées de rues l’accoutumance à l’héroïne semble courante), l’insécurité, les problèmes de santé à travers les rapports non protégés et les problèmes d’hygiène, et la criminalité dont la traite des êtres humain et le proxénétisme. Dans certains pays les législations sont abolitionnistes et cela semble bien fonctionner, même si pas parfaitement. Toutefois il existe peu de connaissances sur l’ampleur du problème, c’est pourquoi en avril 2009, le 1er plus précisément, la Commission des Affaires sociales de notre Commission communautaire commune a pris connaissance des conclusions de l’étude « Prostitution : Bruxelles en image – Outils de réflexion pour une politique intégrale de la prostitution ».

Pour rappel, cette étude avait été commandée par la Commission communautaire commune au Seinpost Adviesbureau BV-Erasmus en collaboration avec la KUL afin de parvenir à une vision globale de la prostitution en Région bruxelloise.

Cette étude comparait la situation de la prostitution à Bruxelles avec celles d’autres grandes villes comme Anvers, Rotterdam et Glasgow et proposait une série de solutions.


L’étude démontre que la question de la prostitution devrait être abordée de manière concertée dans notre Région, que ce soit entre les communes bruxelloises elles-mêmes, mais également entre la Région et les autres niveaux de pouvoirs nationaux voire internationaux.

Il convient donc que chacun, à son niveau, assume sa part de responsabilité et intervienne dans le cadre de ses compétences dans ce domaine, mais aussi et surtout qu’une concertation optimale opère entre les différentes instances.

Il y a environ un an, dans cette même Commission, suite à une interpellation d’une de mes collègues sur le sujet, vous aviez indiqué que, je vous cite : « La Commission communautaire commune peut certes organiser une concertation avec le secteur social et les communes, mais afin d’être efficace, elle doit aussi pouvoir collaborer avec les acteurs relevant du pouvoir fédéral. »

Dès lors, Mesdames les Membres du Collège Réuni, face à cet enjeu de société que constitue aujourd’hui la prostitution, voici les questions que je souhaiterais développer à l’appui de mon interpellation :

– Pouvez-vous nous indiquer quelles sont les suites qui ont été données, à ce jour, aux conclusions de cette étude ?

– D’autre part, nous souhaiterions connaître les mesures concrètes qui ont déjà été mises en œuvre dans notre Région en matière de lutte contre la traite des êtres humains ?

– De nombreuses associations travaillent sur le terrain, pourriez-vous nous rappeler celles qui sont subsidiées par notre assemblée et à concurrence de quelle intervention ?

– Quel est le budget global qui y est, en outre, consacré ?

– Des réunions avec l’ensemble des acteurs bruxellois concernés ont-elles été programmées ? Le cas échéant qui y a été convié et quelle a été la fréquence des rencontres ?

– Par ailleurs, avez-vous pris des initiatives pour organiser une concertation avec vos collègues d’autres niveaux de pouvoirs ainsi qu’avec les communes bruxelloises particulièrement touchées par cette question ? Si oui, lesquelles ? Le cas échéant, une coopération structurelle a-t-elle ou verra-t-elle le jour prochainement ?

– Comptez-vous nous présenter un plan d’action sur la prostitution en Région bruxelloise qui tienne compte que si la prostitution n’est pas interdite, son exploitation n’est pas légale ? La Région se positionne t elle dans une optique abolitionniste ou règlementariste ? Que fait-on pour aider les femmes à sortir de la prostitution en termes de prévention et d’accompagnement ?

– Différentes communes ont mis en place des taxes dont le statut semble douteux et peut-être même en contradiction avec la loi de 1948 interdisant la réglementation de la prostitution ou son exploitation par autrui, même si le terme « prostitution » ne se trouve pas dans les textes. Quelle est la position de la Cocom chargée par la Région de mettre en place une vision politique ?

– Enfin, êtes-vous informés de la création éventuelle d’un Eros Center en Région bruxelloise ?

La ministre m’a répondu que le problème de la prostitution ne figure pas vraiment dans l’accord de gouvernement. Si ce n’est partiellement à travers le volet de l’insécurité. Que même si une étude a été commandée, la Cocom n’est pas compétente pour mettre ses conclusions en oeuvre. Qu’elle pourrait en parler à travers le cabinet interministériel, mais que …
En fait semble n’intéresser personne alors que cela concerne 5000 personnes dont la plus grande majorité sont des femmes et que parmi elles la près de 90% semblent dire que si elles le pouvaient elles quitteraient cette activité. Cela concerne les femmes victimes de violences, de pauvreté, la traites des femmes, la criminalité, mais il n’y a personne que cela semble préoccuper au gouvernement bruxellois… La ministre comprend que je sois énervée par la situation…Et pour la création d’un ‘Eros center à Bruxelles? NOn, elle l’affirme elle n’en a pas entendu parler ce n’est pas dans les projets… Ouf c’est déjà ça… Manquerait plus que la région bruxelloise joue à proxénète après la ville de Liège!

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