Bloc-notes

Radicalisation:le discours de Bakkali Tahari à Bxl Propreté connu depuis longtemps…

Donc, Abdelhay Bakkali Tahiri, le président du très controversé et anti-démocratique parti Islam, a été licencié par Bruxelles Propreté, apprenait-on hier. Il y travaillait comme brigadier depuis neuf ans.

Pourtant il y a plus de 4 ans, le 20 avril 2015,  j’interpellais le ministre-président Rudy Vervoort, en commission des finances et affaires générales du Parlement bruxellois, précisément au sujet de Bakkali Tahiri (en le citant !) ainsi que sur la non mixité à l’Agence et les risques de radicalisation. Un long débat avec de nombreux collègues parlementaires qui sont intervenus.

La mixité dans l’espace public est essentielle. Je m’interrogeais donc sur le peu de femmes engagées au niveau opérationnel et sur les risques de prosélytisme ainsi que sur les mesures éventuelles à prendre.

Voici quelques extraits de mon interpellation, et de quelques réponses laconiques sur le radicalisme…  pour voir l’entièreté de l’échange et les réponses plus fournies sur la féminisation du métier vous pouvez cliquer sur le lien à la fin du texte.

Viviane Teitelbaum ( MR) (…) Seules une dizaine de femmes travailleraient parmi les 2.000 agents de terrain. (…) La CGSP estime que cette situation est due au mauvais accueil qui leur est réservé lorsque celles-ci postulent, et notamment que « des extrémistes religieux au sein de l’ABP refusent clairement que des femmes travaillent à leurs côtés ».

Pourtant, beaucoup de femmes ayant peu ou pas de qualifications accepteraient volontiers de travailler au sein de l’ABP. Il est inutile de rappeler que ceci contribuerait à favoriser leur émancipation économique et que la mixité dans l’espace public est constitutive de l’égalité femmes-hommes. D’autres communes bruxelloises, comme Ixelles ou Schaerbeek, et d’autres villes européennes telles que Paris, Madrid ou Londres ont pourtant engagé des femmes dans leurs équipes opérationnelles.

L’ABP s’est défendue en expliquant que, non seulement, peu de femmes postulaient, mais qu’elles étaient encore moins nombreuses à réussir les différents tests physiques. Pourtant les femmes qui travaillent comme balayeuses ou éboueuses dans les autres communes ou ailleurs n’ont aucun problème de pénibilité et peuvent exercer le même travail dans les mêmes conditions. Encore faut-il procéder à un recrutement égalitaire et donner les mêmes chances aux femmes qu’aux hommes. (…) J’insiste sur l’importance de la mixité et en particulier sur celle du contexte dans lequel elle s’inscrit. Une idéologie qui prône la séparation des sexes dans la sphère publique ou qui abolit la mixité ne peut pas ne pas être discriminatoire envers les femmes. La non-mixité limite et réduit l’espace féminin.

La mixité(…)constitue une des conditions du vivre ensemble respectueuse. La séparation des sexes prônée par la tradition des religions suppose que les femmes n’ont pas les mêmes compétences que les hommes et n’ont donc pas les mêmes droits.

Il est nécessaire d’effacer les frontières qui séparent les sexes et d’instaurer le respect. Au travers de ce combat contre la radicalisation que nous avons eu dans cette enceinte, il faut montrer que l’on ne peut rabaisser les femmes au niveau de citoyennes de seconde zone, ni les réduire à un état de soumission, et encore moins confisquer leurs droits. (…)

En matière de radicalisation, j’attire votre attention sur le fait que M. Abdelhay Bakkali Tahiri, qui était tête de liste du parti Islam à la Région de Bruxelles-Capitale, est également brigadier à l’Agence Bruxelles-Propreté (ABP). Non seulement ladite liste Islam prône l’application de la charia, ce qui n’est pas vraiment constitutif de l’égalité entre les hommes et les femmes, ni du respect de nos valeurs démocratiques, mais cette personne se fait prendre en photo dans un aéroport irakien, passeport en main et en tenue de brigadier de Bruxelles-Propreté. Il apparaît également avec des militaires, dont son fils et une recrue convertie à l’islam, partie se battre et décédée depuis en France.

Par ailleurs, un brigadier qui avait clairement affiché des opinions d’extrême droite proches des nazis, xénophobes, homophobes et racistes a été licencié d’office. C’est une bonne décision, mais fera-t-on de même avec un brigadier – tout autant d’extrême droite, finalement – qui défend des idées totalement incompatibles avec nos valeurs démocratiques ? (…)

Une évaluation de l’approche intégrée de la dimension de genre, de l’accessibilité et de l’organisation sur la base du genre et de l’égalité entre hommes et femmes est-elle menée au sein de l’ABP afin de redresser la situation ?

Selon vos informations, d’autres personnes prônant l’application de la charia travaillent-elles à l’ABP ou dans d’autres organismes d’intérêt public ?

Extraits des réponses du Ministre Président sur le radicalisme :

(…) Pour éviter ce type de dérives, il convient de favoriser le vivre ensemble et le respect du socle de valeurs communes propre à notre pays et à notre Région en particulier. (…)

L’ABP et la STIB disposent d’une charte éthique. De plus, l’ensemble de leur personnel doit satisfaire un devoir de neutralité. Enfin, chaque organisme a mis en place un comité de la diversité. (…)

Je n’irai pas plus loin dans ce débat, car c’est une fausse polémique. Ce n’est pas être naïf de dire qu’un modèle de vivre-ensemble s’est construit au fil du temps dans nos organismes d’intérêt public. Cela ne nous met cependant pas à l’abri et nous devons rester vigilants. (…)

Ces structures doivent travailler sur la base de nos valeurs et faire en sorte que le personnel engagé y adhère pleinement. Cela étant dit, des procédures existent en cas de problème. Des screenings se font où c’est nécessaire, mais nous ne devons pas rentrer dans une psychose. (…)

Extrait de ma réplique ( sur le radicalisme)  : (…) Je n’ai pas très bien saisi, si vous reconnaissiez l’existence d’un phénomène de radicalisation. En revanche, j’ai compris que vous comptiez prendre les mesures appropriées, ce qu’a déjà commencé à faire la ministre Laanan, qui lorsqu’elle se trouve face à quelqu’un qui prône des idées racistes, prend ses responsabilités.

(…)Je m’interrogeais simplement sur les risques de prosélytisme et sur les mesures éventuelles que l’on prenait. C’est la seule question que j’ai posée.

Et le ministre président de conclure en commission au Parlement, suite aux questions sur les déclarations de F. Laanan sur la radicalisation à la STIB :

(…) Pour éviter ce genre de discussions du type café du commerce, je vous invite à interpeller Mme Laanan sur ces questions.

Dont acte.

Pour lire l’ensemble du débat :http://weblex.brussels/data/crb/biq/2014-15/00080/images.pdf#page=26

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