Rue Maria Malibran, #PrendreSaPlace
Voici mon intervention lors de l’inauguration de la plaque de la rue devenue rue Maria Malibran
Les noms des rues racontent une histoire et portent des noms afin de pouvoir se situer.
Nous gardons le souvenir des fontaines, des arbres, et aussi des métiers ou des commerces. Certains noms évoquent des lieux, comme les rues de Wavre, Dublin, Alsace Lorraine, Paris, Naples,Londres, Edimbourg, Venise ou Idalie. Ou encore des métiers comme la rue de la Brasserie, entourée des voisines aux termes se rapportant à cette industrie : les rues du Germoir, de la Cuve, de la Levure, du Serpentin.
Ou des saisons, comme l’avenue des Saisons, rues de l’Eté, de l’Automne et du Printemps. Le thème de la famille royale a aussi été exploité : rue du Trône, avenue de la Couronne, rue du Sceptre, rue du Prince-Royal
Et nous avons beaucoup de noms de personnes : les noms de héros, moins d’héroïnes, de personnalités politiques, d’artistes de scientifiques, philanthropes, ou de philosophes mais là encore très peu de femmes..
C’est ce que l’on appelle aujourd’hui les défis de l’historien-ne dans l’espace public. Car en fait on se rend compte que les femmes sont absentes du narratif, tant des livres d’histoire, de l’histoire enseignée mais aussi de l’espace public. Or marquer les rues de noms de femmes c’est lutter contre leur invisibilité dans l’histoire, en supposant l’existence d’un universalisme masculin.
En fait il s’agit de reconnaître les pionnières exceptionnelles, et de célébrer les réalisations des femmes qui ont contribué à faire de notre société ce qu’elle est aujourd’hui, et mais aussi certaines femmes qui ont marqué et vécu à Ixelles, comme la Malibran. Mettre à l’honneur les réussites des femmes et des filles qui ont comme les hommes, ont mérité leur place dans les livres d’histoire ou sur les plaques de rues. Cela fait partie du débat sur la place des femmes et en particulier, leur place dans « l’espace public ». Or jusqu’à présent la pratique liée à l’utilisation de l’histoire des femmes freine sa juste valorisation. Nous sommes en train d’y remédier.
Dans nos rues ixelloises, beacoup d’hommes qui ont marqué l’histoire, mais très peu de femmes. Une petite dizaine de noms honorent la mémoire de femmes. Clémentine et Marie-Henriette de la famille royale; Juliette Wytmans qui était artiste-peintre ; Ernestine, Jeanne et Elise, Akarova, Pierre et Marie Curie, ici Maria Malibran et bienôt Lucienne Herman-Michielsen à côté de Roger Lallemand qui lui s’est engagé pour défendre les droits des femmes et que nous inaugurerons en septembre. Bientôt je proposerai au Collège d’autres noms de femmes évocatrices de notre histoire.
Pour la femme politique et la féministe que je suis je tiens à remercier tout particulièrement la Bourgmestre ( la première à Ixelles) à avoir non seulement soutenu mais tenu à ce que cette rue obtienne son nom complet, afin d’identifier la femme derrière le nom en y rajoutant son prénom, mais aussi le service de l’urbanisme et sa directrice Véronique Bruyninckx, ici présente, ainsi que ma cheffe de cabinet Caroline Polspoel ;
Et du hashtag « #ousontlesfemmes » aujourd’hui nous contribuons au hashtag « #prendresaplace ».