Tant qu’une femme recevra un coup, mourra sous les coups, rien ne sera possible.

Diverses réactions officielles à la mort de Julie Van Espen me glacent.
Que ce soit la présidente du Conseil supérieur de la justice qui estime qu’aucune erreur n’a été commise au niveau du droit. Et alors ?
Ou des journalistes qui considèrent que « la mort de Julie Van Espen pèse donc d’ores et déjà sur la campagne électorale », ah bon ?
Ou les mêmes qui soulèvent la culture dite dominante qui s’adresse aux enjeux sociétaux comme le vivre ensemble, l’écologie, l’économie ou la mobilité. Wow!
Sortons de la culture bisounours quelques instants.
Laissons derrière nous les « fake news ». J’ai un scoop pour vous (il n’est pas récent, je le précise), il est là devant nous et j’ai l’impression que personne ne le voit :  les droits des femmes, les viols et les fémicides sont banalisés et minimisés voire parfois ignorés.
Julie Van Espen est morte. Parce que les violences faites aux femmes tuent.
Parce que c’est la première cause de décès des femmes de 15 à 44 ans.
La mort de Julie Van Espen c’est la banalisation de cette violence qui fait qu’un homme condamné pour viol (alors que c’est déjà si rare) ne purge pas sa peine (ça c’est courant).
Ces violences sont omniprésentes dans le monde, dans notre société, dans nos quartiers, nos rues, à Bruxelles, en Flandres et en Wallonie.
Les violences faites aux femmes, le fémicide, ne sont pas reconnus pour ce que c’est:  du meurtre.
Tant que l’on ne prendra pas la mesure de ces violences il n’y aura pas d’égalité et tant qu’il n’y aura pas d’égalité, il n’y aura pas de vivre en ensemble, en bonne santé, dans un bon climat.
Tant qu’une femme recevra un coup, tant qu’il y aura des viols, violences sexuelles suivis de décès, blessures physiques graves, troubles psychologiques, maladies, grossesses non désirées, tant qu’on tolérera les crimes d’honneur, la traite pour esclavage sexuel, les mutilations sexuelles ou des violences conjugales ou intrafamiliales, rien ne sera possible.
Telle est la culture dominante qui doit changer avant tout et rien d’autre.
Le reste suivra.

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