Les mémoires d’avril

Ce soir nous commémorons la Mémoire de la Shoah. A Bruxelles, nous lirons les noms des déportés juifs de Belgique pendant 25h. Lutter contre l’oubli.  Alors qu’avril – qui  vient de se terminer est le mois de la sensibilisation aux génocides, je veux rappeler l’importance des témoignages.  Dans un monde où de moins en moins de jeunes ont la possibilité d’interagir avec un.e survivant.e, le témoignage recueilli prend une place significative dans l’éducation – à travers les langues, les pays et les cultures. Dès lors je suis fière d’avoir contribué au travail de la Fondation de la Mémoire audiovisuelle, créée par Steven Spielberg, entre autres.

Avril 1915, les Turcs ottomans rassemblent et arrêtent les intellectuels arméniens, la première étape vers le génocide des Arménie.ne.s. Débuté le 24 avril, il a coûté la vie à un million et demi d’Arméniens, Syriaques, Araméens et Grecs pontiques.

Avril 1933 : les nazis ont mis en œuvre plusieurs mesures limitant les droits des Juifs en Allemagne en . Le 19 avril c’est aussi l’insurrection du Ghetto de Varsovie et l’arrêt du XX è convoi en Belgique.  La Shoah, c ‘était l’extermination systématique par les nazis, de six millions de Juifs, mais aussi de Tsiganes, de personnes porteuses de handicap, d’homosexuel-le-s au nom d’une idéologie raciste, xénophobe et fasciste.

En avril 1975, les Khmers rouges capturent Phnom Penh au Cambodge et commencèrent à massacrer plus d’un million de personnes en 4 ans.

Et le 6 avril 1994, un avion transportant le Président du Rwanda est abattu  démarrant le génocide contre les Tutsis au Rwanda. Pendant 100 jours de violence, près d’un million deTutsi.e.s ont été tués, massacrés.

La Mémoire de la Shoah ne peut plus empêcher les manifestations antisémites, mêmes les plus débridées.

Comme le génocide des Arméniens ne peut empêcher le nationalisme turc exacerbé. On a vu il y a quelques jours, qu’en la personne d’ Emir Kir, député – bourgmestre socialiste, les dérapages de la Mémoire, le négationnisme et de fait la mise en danger de nos valeurs démocratiques sont malheureusement d’actualité. Il faut apprendre son passé pour mieux construire son avenir.