Nadia Murad Basee Taha est une jeune femme Yézidie de 21 ans, survivante de Daesh. En ce 22 février je l’ai rencontrée et accompagnée à quelques rendez-vous. Une journée bouleversante. Car Nadia Murad ne laisse pas indifférente. Elle était accompagnée par Murad Ismael, directeur exécutif de l’association Yazda.
En août 2014, Daesh est entré dans son village et a tué tous les hommes, dont six de ses frères. Les femmes et les enfants ont été emmené-e-s à Mossoul et vendu-e-s ou échangé-e-s contre des cadeaux.
Comme des milliers d’autres, Nadia est vendue à un homme dont elle sera l’esclave sexuelle. Violée et battue par cet homme et par son entourage, elle parvient à s’enfuir. Aujourd’hui réfugiée en Allemagne, elle se raconte. En décembre 2015, Nadia Murad Basee Taha a témoigné de l’esclavage sexuel massif par Daesh devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Depuis, elle dénonce massacres et tortures infligés par l’Etat Islamique et raconte son histoire et celle de milliers de femmes avec courage et émotion.
Nous l’avons reçue au Lobby Européen des Femmes. Elle a raconté les souffrances des femmes, l’embrigadement des enfants, la barbarie, les atrocités mais alerte aussi sur les actions de déradicalisation nécessaires dans nos pays pour couper les jeunes européens de cette idéologie barbare.
Suite à son plaidoyer pour mobiliser la communauté internationale en soutien aux milliers de femmes Yézidies toujours captives de Daesh, oui il faut agir.
D’abord contre le fémicide qui s’y déroule. Viols, violences, tortures, humiliations, achetées, vendues, ces femmes Yézidies vivent un enfer, dont il faut les sortir. Il en reste 3.400 aujourd’hui dans les mains de l’Etat islamique.
Ensuite les accueillir afin que ces femmes puissent retrouver une dignité et renouer avec une vie trop longtemps sacrifiée à la guerre des hommes.
Mais aussi alerter le monde sur ce qui est en train de se dérouler contre le peuple Yézidi par Daesh dans les régions du Sinjar, de la plaine de Niveneh et en Syrie et qui a entrainé la mort de 3000 à 5000 civils, l’enlèvement de 5000 à 7000 personnes, principalement des femmes et des enfants, et le déplacement de 400 000 personnes. Une trentaine de charniers ont été identifiés dans la zone du Sinjar.
Face à son courage, face à leurs souffrances nous ne pouvons rester indifférent-e-s ! Nous ne pourrons dire » je ne savais pas ».
Merci Nadia.