Bloc-notes

Même pas peur !

A écouter certaines personnes rugir devant la moindre modification de pensée, on se dit qu’il est dangereux de changer d’avis, réfléchir ne sert donc plus à rien.
On ne pourrait plus évoluer, toute remise en question est dès lors inutile.
Conservateur comme attitude ? Oui, je trouve. Pourtant c’est souvent au sein de la gauche, bien pensante ou trop bien pensante que l’on entend ce type de remarques.

J’ai un ami qui vient d’être taxé de « girouette »(1) car ces dernières années il a modifié ses positions. Pas dans le sens attendu d’un homme de gauche, évidemment. Il se serait radicalisé, marxisé davantage, on ne lui en voudrait pas ! Quelle gauche me direz-vous ? Pas la gauche progressiste assurément qui devrait encourager les réflexions.
D’ailleurs, en lisant le mot « girouette » j’ai souri.
D’abord parce que mon ami n’en est pas une, assurément. C’est un homme courageux, novateur dans ses idées, avec une belle plume de surcroit.
J’ai souri encore quand je me suis souvenue qu’au Québec « girouette » fait partie des propos qui, selon l’article 35 du règlement de l’Assemblée nationale, précise qu’un député ne peut « se servir d’un langage violent, injurieux ou blessant à l’adresse de qui que ce soit ». Dans la longue liste des mots bannis se trouve entre autres « Menteur », « Amis malhonnêtes », « Aveuglement volontaire », « Carpette (se comporter comme une) », « Couillonner les citoyens du Québec », « Démagogie », « Fraude intellectuelle », « Malhonnête intellectuellement », « Salir la réputation », pour n’en citer que quelques uns.
S’il est taxé de girouette, c’est parce qu’il ne défend plus aujourd’hui les positions qu’il a assumées autrefois, et avec lesquelles il n’est plus d’accord. Girouette, donc.
Eh bien moi, voyez-vous, je dirais plutôt que cette critique malveillante à son encontre, car son évolution ne cadre plus avec la ligne gauchiste de son « ami malhonnête » marxiste déçu, fait preuve d’un « aveuglement volontaire » de sa part. Empreint de « démagogie » ce journaliste qui n’attaque que l’extrémisme qui lui déplait, fait preuve ici de « fraude intellectuelle » pour « salir la réputation » de son ancien ami, alors qu’il tente de « couillonner les citoyens » belges ! Cela s’appelle de la « malhonnêteté intellectuelle » vous ne trouvez pas ?
Eh bien malgré les menaces qui s’abattent sur les démocrates qui ne pensent pas droit car par pas à gauche, malgré les tentations de les fasciser sans honte ni vergogne, je ne me comporterai pas comme une « carpette ». Je dénonce ces procédés, je m’insurge contre cette dictature de la pensée unique dont nous sommes victimes car ouvertement en rupture avec elle. Et je le dis haut et fort, pour mon ami Claude Demelenne, pour mes amis libéraux, pour mes amis qui ne manient ni la langue de bois, ni l’ « arrogance » du plus fort. Pour mes collègues qui ne se « cachent ni dans le silence » ni dans les « demi vérités ». Car vous savez quoi ? Même pas peur !
Viviane Teitelbaum

(1) “Les zig zags néoréacs d’une girouette”, par Manu Abramowicz

Un commentaire

  • vanopdenbosch

    gauche droite = même combat contre l’obscurantisme des extrémiste bornés= obligation de résultats= le reste c’est du vent! mieux vaut un partenaire intelligent qui a des idées divergentes qu’un ami idiot.

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