Bloc-notes

#NotForSale

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Le colloque sur la traite, l’exploitation sexuelle et la prostitution organisé par le CFFB et le Vrouwenraad a été un franc succès. Les présentations intéressantes et de haut niveau, des échanges sans tabous, des chiffres qui inquiètent, une étude sur le crime organisé derrière la traite et la prostitution qui surprend et lève un pan sur des pratiques peu connues, des intervenant-e-s internationaux et belges, des ministres, des associations de terrain, la détermination commune à combattre l’exploitation et la marchandisation des corps. #NotForSale. Un dessinateur qui a croqué cette journée et des points de vue Hollandais, Suédois, Norvégien, Irlandais, Français, Onusien et Belge pour dénoncer l’opacité des fonds, les manquements dans la lutte contre l’exploitation et les violences, la nécessité du courage indispensable en politique pour changer les choses, car non, un corps n’est pas à vendre! merci à Didier Reynders, Claude Moniquet, Pierrette Pape, Gunilla Ekberg, Elke Sleurs, Sophie Wilmes, Sophie Jekeler, @Elisabeth Moiron-Braud, Myria Vassiliadou, Monique Bargibant-Slechten, Magda De Meyer, Rita van Gool, et tous les autres. Dans mon introduction j’ai remercié le ministre des Affaires Etrangères Didier Reynders pour son engagement en faveur des droits humains et de nous accueillir au Palais d’Egmont et nous avoir permis d’ organiser ce colloque dans les meilleures conditions.

Dans mon introduction j’ai expliqué que nous parlerions de la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle.
L’histoire est celle d’une violence inouie, souvent invisible, ou rendue telle par ceux qui en bénéficient. Car l’histoire est aussi celle de milliards gagnés par la contrainte, la violence, l’exploitation des corps – humiliés, torturés, stigmatisés, endoloris… jusqu’à ne plus rien sentir.
L’histoire est celle de millions de personnes rien qu’en Europe, des femmes et des filles, surtout. L’histoire, la leur, est celle d’une forme d’esclavage moderne les affectant par une violation extrêmement grave des droits fondamentaux et de la dignité humaine.
La Traite des Êtres Humains, dont la journée européenne est dans 2 semaines, désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement de personnes, par la menace ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation.
L’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes.
Le consentement de la victime est indifférent lorsque l’un quelconque des moyens énoncés a été utilisé.
Dès lors, lutter contre la fraude sociale, c’est prévenir la traite des êtres humains sur le plan économique. Car l’un permet l’autre. Lutter contre la prostitution c’est prévenir la traite des êtres humains sur le plan de l’exploitation sexuelle, car l’un nourrit l’autre.
C’est aussi ce qu’on appelle le jeu de l’offre et la demande et nous féministes nous nous engageons à tenter de construire un modèle de société égalitaire, sans criminalité et donc sans prostitution. Sans cette violence de genre qui met la dignité, l’égalité et donc nos valeurs fondamentales en péril.
Cette journée abordera ces problématiques sous l’angle du genre, de l’argent, de la violence. Cette histoire racontée, aux multiples facettes, nous donnera je l’espère la force et la détermination nécessaire afin d’y mettre un terme au niveau sociétal, au niveau des lois et des choix politiques.
Bien entendu, notre société reste peuplée de criminels en tous genres, voleurs, violeurs ou assassins, mais notre rôle c’est de faire en sorte qu’il y en ait le moins possible.
Dans mes conclusions j’ai rappelé qu’un corps n’est pas à vendre et qu’on légifère pour protéger le plus grand nombre et les plus vulnérables.
La traite est indissociable de la prostitution. J’ai rappelé les chiffres qui inquiètent : comme le fait que selon Europol, 90% de la de la traite des êtres humains concernent l’exploitation sexuelle en Europe (pour le monde, les chiffres varient entre 53 et 67%). Et que 95% des victimes de l’exploitation sexuelle sont des femmes et des filles, parfois même des fillettes. Une étude sur le crime organisé, réalisée par Claude Moniquet, surprend en dévoilant de manière directe l’argent et les lobbys derrière la traite et la prostitution. Des chiffres interpellants comme le nombre de « passes » par prostituée. Par jour au sein des réseaux, on parle de 5 à 15 passes 6 jours semaine, mais parfois elles travaillent 24h/24h, battues, droguées, mal nourries, mal logées, rarement payées et parfois assassinées. Le prix d’une passe peut varier entre 2 à 3 euros à 15 à 20 euros mais peut atteindre 1500 euros le week-end pour une escort girl de luxe, pas protégée de brutalités pour autant… Une étude qui sera dévoilée par les deux associations coupoles avant la fin de l’année.
Nous poursuivrons nos travaux sur le sujet!

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